Cancers gynécologiques L’Hôpital Régional de Ngaoundéré organise la lutte.
Une campagne de dépistage de ces pathologies a été lancée hier, 07 octobre 2027. Jusqu’à la fin du mois, les femmes en consultations gynécologiques et autres, seront dépistées et prises en charge.
Après la marche sportive de sensibilisation dans les artères de la ville de Ngaoundéré samedi, 05 octobre, le personnel de l’Hôpital Régional de Ngaoundéré s’est retrouvé hier lundi, autour du directeur de l’hôpital et du représentant du délégué régional de la santé publique pour le lancement de la campagne de dépistage. Dans les différentes interventions, l’on a appris que plusieurs cas de cancers ont été dépistés en 2023 au service de gynécologie de la formation hospitalière. Ce qui justifie l’intensification de la lutte contre ces deux types de cancers qui constituent une menace pour la santé des femmes dans la région de l’Adamaoua en général et de la ville de Ngaoundéré en particulier.
Des objectifs clairs
La campagne en cours à l’hôpital régional, bien que s’inscrivant dans le cadre des activités d’Octobre Rose, est pour le directeur une activité quotidienne qui consiste à faire le dépistage à toute femme qui vient en consultations gynécologiques et à la maternité. Le docteur Mamoudou, ne manque pas de lancer un appel aux membres de la communauté à envoyer les femmes à l’hôpital pour les examens et un suivi adéquat. « Comme chaque année, on organise une campagne de dépistage contre les cancers du sein et du col de l’utérus. Les objectifs sont les mêmes, à savoir préserver la vie du citoyen lambda, diagnostiquer d’abord les lésions précancéreuses, ensuite les lésions cancéreuses, et les traiter. C’est ça l’objectif principal, en plus de la sensibilisation sur les cancers en général et sur la santé. Notre premier objectif, c’est la sensibilisation, mettre l’accent sur la sensibilisation pour que ces communautés libèrent les femmes qu’elles gardent à la maison pour connaître leur état de santé et être suivies par les spécialistes ». Dit-il.
Un personnel et un équipement adéquats
Pour la prise en charge et le suivi des cas suspects et confirmés, l’Hôpital Régional dispose d’une équipe constituée de 3 gynécologues obstétriciens. « Nous avons 3 gynécologues dans notre formation hospitalière et ils sont là pour les malades » rassure le directeur. En plus du personnel, l’on a appris que la structure hospitalière a acquis, avec l’appui du Comité National de Lutte contre le Cancer d’un thermo-ablateur. Cet appareil, selon le docteur Achille Nana Nkigoum, permet de détecter les lésions précancéreuses. « Nous avons, pour la détection du cancer du col, nous utilisons la méthode de Viavili qui est connue. Et puis, dès qu’on détecte les lésions, on utilise la thermoablation pour traiter les lésions pre-cancereuses. Les lésions qui sont là, mais qui ne sont pas très avancées, nous pouvons enlever l’utérus pour éviter que ça fasse des métastases au niveau de l’organisme ».
Pour l’optimisation des services à offrir dans le cadre de la lutte contre le cancer, la délégation rassure de ce que la mammographie actuellement en panne sera réparée dans les plus brefs délais afin de mieux examiner les femmes touchées par le cancer du sein. L’affectation d’un anatomo-pathologiste au Centre Hospitalier Régional arrive à point nommé pour mutualiser les efforts et de mieux suivre les patients.
Le comité de gestion devra également jouer son rôle dans l’amélioration du plateau technique du service de gynécologie de l’hôpital pour qu’aucune femme ne meure du cancer dans la ville de Ngaoundéré et la région de l’Adamaoua.
Par Jean Besane Mangam
REACTION :
« Les lésions précancéreuses se développent très progressivement, lentement, souvent pendant 10 ans, voire un peu plus ».
Les cancers sont des fléaux en général en santé publique, particulièrement pour ce qui nous concerne en tant que gynécologues. Les plus fréquents rencontrés chez nous effectivement ce sont les cancers du sein et le cancer du col de l’utérus. Le cancer du col de l’utérus résulte en fait d’une infection virale due au papillome humain. C’est un virus qui se contacte souvent très tôt dans l’enfance, qui peut affecter le petit garçon comme la jeune fille. Et les lésions précancéreuses se développent très progressivement, lentement, souvent pendant 10 ans, voire un peu plus. Et les lésions cancéreuses souvent s’installent 20 ans après le contact. Donc il faut déjà dire que pour ce qui concerne ce cancer-là, vu que sa cause est identifiée, 100% des cancers du col sont liés à cette infection-là. La prévention propose essentiellement sur le dépistage des causes d’infection, et également sur les rapports sexuels protégés et la vaccination. L’hôpital régional de Ngaoundéré, dans cette lutte, s’engage chaque année à organiser une campagne de dépistage pour motiver les femmes à bénir et se faire dépister. Et de temps en temps, réalise des campagnes promotionnelles pour éduquer la population sur la nécessité de se faire vacciner contre ces vaccins-là. Les vaccins sont disponibles à l’hôpital régional. La vaccination commence à 9 ans. Les cibles, c’est les enfants, les jeunes garçons et les jeunes filles de 9 à 14 ans. Ils reçoivent deux doses de vaccins et cette vaccination peut être également rattrapée pour les enfants qui n’ont pas bénéficié entre 15 et 19 ans, surtout ceux des jeunes filles et des jeunes garçons qui ne sont pas encore sexuellement actifs. Ce qui concerne le cancer du sein, c’est un cancer qui se souvient le plus souvent dû à différents fauteurs des risques. On a des fauteurs des risques environnementaux, on a des changements dans le mode de vie, on peut également avoir des intoxications, l’exposition aux radiations et parfois des mutations génétiques. Les âmes qui sont à notre disposition sont déjà pour les patients, pour les femmes en général, de pratiquer l’auto-examen des seins immédiatement après les menstruations. Les techniques sont connues, on leur explique ça régulièrement. Lors de cet auto-examen des seins, lorsqu’elles ressentent des boules, des masses dans leurs seins ou un écoulement étrange, elles doivent immédiatement consulter. Lorsque nous recevons ces femmes-là, nous pouvons leur demander en fonction de leur âge, une échographie ou une mammographie. L’échographie sera recommandée chez les jeunes filles et la mammographie chez les femmes ménopausées. Après cette étape-là, il y a d’autres modalités thérapeutiques, d’autres examens parfois auxquels on a recours pour pouvoir approfondir la recherche de l’extension de cette maladie afin de leur proposer un traitement idéal.
Propos recueillis par Jean Besane Mangam
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