Hôpital Général de Douala :   Prescription formelle !

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« Utiliser le cœur pour agir », le message était affiché en caractère rouge sang à l’entrée principal dudit centre hospitalier de référence dans la métropole économique du Cameroun indiquant deux jours de consultations.

 

C’est du moins cette indication qui a permis aux populations de converger vers la Cardiologie qui a lancé une vaste campagne gratuite de dépistage des maladies liées au fonctionnement du cœur qui pour le Professeur Félicité Kamdem, « mon cœur est un organe important », a expliqué la cardiologue des adultes et des enfants justifier l’importance de mener une telle activité programmée par le top management de cet hôpital, en communion avec le reste des professionnels de la santé à travers le monde. Pour être plus précis, c’était dans le cadre de la journée mondiale du cœur célébrée le 29 septembre 2024.

Retrouvée en pleine consultation, le Pr félicité Kamdem a bien insisté qu’« en prélude à la journée mondiale du cœur, l’Hôpital général de Douala a décidé d’organiser des journées portes ouvertes de cardiologie avec des campagnes de dépistage des facteurs de risque cardiovasculaire qui sont l’hypertension, le diabète, les maladies rénales, l’obésité et tout. Et de réaliser des consultations gratuites de cardiologie aux patients ayant ces facteurs de risque de maladies cardiovasculaires. De faire un bilan cardiologique à prix réduit, 50 %, à ces patients qui ne pouvaient pas venir payer le plein pot et faire leurs examens, leur bilan cardiovasculaire, retrouver des anomalies et mieux les prendre en charge », a-t-elle encore expliqué, évoquant pour la circonstance les causes des troubles cardiaques. Elle a cité en autres : les facteurs de risque non modifiables que sont, l’âge supérieur à 50 ans pour l’homme et supérieur à 60 ans pour la femme, les facteurs de risques cardiovasculaires modifiables pour lesquels on peut apporter avec en prime, l’hypertension artérielle.Les activités se sont déroulées du 25 au 26 septembre.

Alphonse Jènè.

Pr. D. Félicité Kamdem

« Pour garder un cœur sain, il faut lutter contre les facteurs de risques cardiovasculaires »

 

Elle est agrégée de cardiologie adulte et pédiatrique, elle est par ailleurs spécialisée dans les pathologies vasculaires, en service à l’Hôpital général de Douala, on l’a rencontrée en pleine consultation. Avec elle on a parlé des maladies du cœur, relativement à la journée mondiale du Cœur célébrée le 29 septembre 2024 à travers le monde et au Cameroun aussi.

 

Deux jours consacrés au cœur.  Ça veut dire que le cœur a des problèmes. Si oui, lesquels ? 

 

A l’occasion de la journée mondiale du cœur, l’Hôpital général de Douala a décidé d’organiser des journées portes ouvertes de cardiologie avec des campagnes de dépistage des facteurs de risque cardiovasculaire qui sont l’hypertension, le diabète, les maladies rénales, l’obésité et tout. Et de réaliser des consultations gratuites de cardiologie aux patients ayant ces facteurs de risque de maladies cardiovasculaires.

Et de faire un bilan cardiologique à prix réduit, 50 %, à ces patients qui ne pouvaient pas venir payer le plein pot et faire leur examen, leur bilan cardiovasculaire, retrouver des anomalies et mieux les prendre en charge.  Maintenant, le thème cette année, c’est utiliser le cœur pour agir. Ce qui veut dire j’utilise mon cœur pour agir.

Vous, journaliste, vous utilisez votre cœur pour faire quoi ? Peut-être pour sensibiliser, pour exercer votre métier de journaliste et peut-être sensibiliser sur les maladies cardiovasculaires.  Nous, cardio, nous utilisons notre cœur pour sensibiliser la population sur les maladies cardiovasculaires, pour dépister ces maladies cardiovasculaires et pour prendre en charge ces maladies cardiovasculaires.  Pour cela, lorsqu’on parle des maladies cardiovasculaires, il y a en ce moment l’Avc.

Donc, lorsqu’on parle de maladies cardiovasculaires, il y a les maladies du cœur lui-même, il y a les maladies des vaisseaux, les artères et les veines et il y a les maladies qui touchent d’autres organes et qui peuvent avoir un retentissement au niveau du cœur. Les maladies du cœur lui-même, on peut avoir une dilatation des cavités cardiaques qui entrent dans ce qu’on appelle une cardiomyopathie dilatée. On a des maladies du cœur lui-même avec un infarctus du myocarde qui va entraîner une maladie au niveau du cœur.

On peut avoir des malformations congénitales du cœur, un enfant qui n’a pas eu de malformations.  Maintenant, on a des maladies des vaisseaux. Les vaisseaux, ce sont les artères et les veines.

Et la maladie artérielle la plus connue, c’est l’hypertension artérielle. Le diabète aussi va entraîner un retentissement au niveau des artères et toutes les autres maladies ou autres facteurs de risque cardiovasculaire. Donc, l’hypertension artérielle qui est la principale maladie artérielle va à la longue entraîner des complications au niveau du cœur.

Une dilatation des cavités cardiaques, une baisse de la fonction du cœur, une hypertrophie des cavités cardiaques, une hypertrophie du muscle cardiaque et à la longue, le patient va évoluer vers une insuffisance cardiaque qui est la phase terminale de toutes les infections cardiovasculaires.  C’est-à-dire que quand la maladie du cœur a évolué, le cœur devient épuisé. Il n’arrive plus à assurer sa fonction qui est celle de la pompe cardiaque.

Donc, il devient épuisé et le patient entre en insuffisance cardiaque et quand il est en insuffisance cardiaque, la mortalité est à 50%. Donc, pour éviter d’arriver à l’insuffisance cardiaque, il faut prévenir et prendre en charge les facteurs de risque cardiovasculaire.  Et ces facteurs de risque cardiovasculaire, on a les facteurs qui sont modifiables pour lesquels non modifiables d’abord.

Commençons par les facteurs de risque non modifiables pour lesquels on ne peut pas faire quelque chose. On ne peut pas changer. Il y a l’âge supérieur à 50 ans pour l’homme et supérieur à 60 ans pour la femme constitue un facteur de risque cardiovasculaire.  60 ans pour la femme parce que c’est la ménopause.

Avant la ménopause, les œstrogènes protègent les femmes de ces maladies cardiovasculaires.  Donc, il y a l’âge. On ne change pas son âge.

Le sexe masculin en lui-même constitue déjà un facteur de risque cardiovasculaire. Et on a les facteurs familiaux.

C’est-à-dire que lorsqu’on est dans une famille de personnes qui présentent un événement cardiaque aigu, c’est-à-dire un infarctus chez le père ou un parent de sexe masculin avant 45, avant 50 ans, cela expose les autres membres de la famille au risque d’infarctus ou de sexe masculin. Ou une personne dans la famille de sexe féminin.  La maman ou une personne de sexe féminin qui a fait un infarctus du myocarde avant 65 ans, cela expose les personnes de sexe féminin à ces maladies cardiovasculaires, notamment l’infarctus.

Lorsque l’AVC survient avant 45 ans dans une famille, cela expose les autres membres de la famille à ces facteurs. Ce n’est pas génétique, mais on va dire que c’est un facteur, qui va favoriser le développement d’une maladie.

Maintenant on a les facteurs de risques cardiovasculaires modifiables pour lesquels on peut apporter un changement, soit en modifiant notre comportement, soit en prenant les médicaments.

C’est l’hypertension artérielle.  Si on est hypertendu, il faut se soigner avec un objectif qui est inférieur à 140 sur 90 lorsqu’on n’est pas hypertendu ou lorsqu’on n’a pas de maladie rénale.

Et un objectif inférieur à 130 sur 80 lorsqu’on a l’hypertension artérielle ou lorsqu’on est diabétique.

Si on est diabétique, il faut équilibrer son diabète. Equilibrer son diabète avec un objectif d’hémoglobine glyquée qui est un examen de référence qui est la mémoire glycémique qui doit être inférieure à 6,5%.

Si on fume, il faut arrêter de fumer.  Là, c’est non négociable. C’est zéro cigarette.

Celui qui fume une cigarette ou celui qui fume 20 cigarettes sont exposés aux mêmes risques cardiovasculaires.  Il faut arrêter de fumer. Il faut perdre du poids si on est obèse.

Et c’est facile d’évaluer à l’aide de l’indice de masse corporelle (L’IMC) si on a le poids idéal, si on est en surpoids ou si on est obèse.  C’est le poids divisé par la taille au carré. La norme c’est entre 18 et 25. Si on est entre 25 et 30, on est en surpoids. Et si on est supérieur à 30, on est obèse.

Et après il y a l’alimentation. Il faut surveiller ce que nous mangeons. L’alimentation doit être pauvre en graisse, moins de matières grasses, surtout les graisses saturées que l’on voit dans les charcuteries, dans les saucissons, les jambons, le fromage. Il faut manger peu salé.  Et il faut manger beaucoup plus de fruits et de légumes et moins de matières grasses.

Et il faut avoir une activité physique régulière.  Ce qui est recommandé c’est 30 minutes trois fois par semaine.  Tout cela permet de prévenir les maladies cardiovasculaires et d’éviter d’évoluer vers l’insuffisance cardiaque qui est la phase finale de toutes ces maladies cardiovasculaires.

 

Quelles sont les statistiques de la première journée de consultation à l’Hôpital général où nous sommes ?

 

Pour la première journée, puisque nous dépistions le diabète et que les patients devraient arriver à jeun, nous faisions la glycémie et ça se faisait à jeun, nous avons consulté 100 personnes pour la première journée. La campagne a continué jusqu’au 26 septembre 2024 et nous l’avons clôturé dans l’après-midi avec un symposium qui a porté sur les syndromes coronaires aigus. C’est-à-dire l’infarctus du myocarde ou le traitement évoluant vers la coronographie.

 

Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance de voir une agrée en cardiologie. S’il y a un conseil à donner pour tenir son cœur en l’action, qu’est-ce qu’on doit faire ? 

 

Pour garder un cœur sain, il faut lutter contre les facteurs de risques cardiovasculaires.

Et cette prévention commence dans l’enfance et doit être maintenue jusqu’à l’âge adulte.  Ce n’est pas lorsqu’on a 40 ans, 50 ans et qu’on est déjà hyper tendu, diabétique. Nous devons commencer dans nos maisons, avec nos enfants, dès l’enfance, pour les maintenir jusqu’à l’âge adulte.  Il faut commencer dans l’enfance, avec une alimentation riche en fruits et de légumes, zéro cigarette et activité physique régulière. La prévention des facteurs de risques permet d’éviter la survenue de ces maladies cardiovasculaires. Et si malgré toutes ces préventions, elles surviennent, il faut se traiter, pour éviter l’insuffisance cardiaque.

 

Entre les hommes et les femmes, qui sont ceux qui sont les plus exposés aux maladies cardiovasculaires ? 

C’est en fonction de l’âge.  Le sexe masculin, c’est beaucoup plus jeune. Le sexe féminin, c’est un peu plus tardivement.

 

Propos recueillis par Alphonse Jènè

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