La Journée mondiale de la santé mentale: Un appel à l’action
Le 10 octobre, la communauté internationale célèbre la Journée mondiale de la santé mentale. Cette année, le thème retenu est « Il est temps de donner une priorité à la santé mentale au lieu du travail ». Cette thématique interpelle les acteurs du monde du travail à accorder une place importante à leur santé mentale pour des meilleurs rendements.À l’occasion de cette journée, le service de la santé mentale de l’Hôpital Régional de Ngaoundéré a organisé des activités du 10 au 12 octobre. Ces activités comprennent les consultations gratuites, les causeries éducatives, la sensibilisation du personnel médical.
Dans les chaumières, de nombreuses personnes n’ont pas conscience de ce que les maladies mentales se soignent à l’hôpital. Ce qui justifie les recours aux guérisseurs traditionnels. « Naturellement, lorsqu’on a un proche qui présente des démences, le réflexe ici c’est de conduire la personne vers un tradipraticien. Dans notre communauté, on sait que les problèmes de la tête (troubles mentaux) c’est le maloum, le marabout qui peut traiter » avance Aissatou, habitant de Ngaoundéré. Pourtant, le personnel médical est à même de soigner les maladies mentales. »Les maladies mentales peuvent être prises en charge et soignées à l’hôpital. Le mieux c’est de conduire le plus tôt le patient vers un centre de traitement pour éviter les complications. C’est le lieu pour moi d’inviter la communauté à faire recours au personnel médical dans les formations sanitaires de la région » invite Dr Yannick Issalné Palaï, médecin généraliste.
Statistiques alarmantes
Selon Mme Edwige Simen, cheffe de service de la santé mentale, environ 90 cas de maladies mentales sont recensés chaque mois. Les causes de ces maladies sont diverses et comprennent entre autres, la perte d’un être cher, le stress, la perte d’emploi, la déception amoureuse, la consommation de stupéfiants. Les conducteurs de moto-taxi sont particulièrement touchés par les maladies mentales liées à la consommation de stupéfiants.
En plus de ces facteurs, Edwige Simen reconnaît également que beaucoup de ces maladies mentales peuvent provenir du mariage endogamique, très répandu dans le septentrion, notamment dans la région de l’Adamaoua. »Voyez-vous, il y a trop de mariage entre cousins-cousines. Ce qui est une des raisons de la présence des mentales héréditaires dans plusieurs familles ».
Un appel à la prise en charge précoce
Malgré le taux élevé des maladies mentales, les familles ont tendance à garder les malades à la maison jusqu’à un stade avancé. Mme Edwige Simen invite les familles à faire recours aux services de l’Hôpital Régional ou autres formations sanitaires pour une prise en charge adéquate et précoce.
La Journée mondiale de la santé mentale est l’occasion de sensibiliser la population à l’importance de la santé mentale. Il est essentiel de prendre en charge les maladies mentales de manière précoce pour éviter les complications et améliorer la qualité de vie des personnes touchées.
Jean Besane Mangam
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