Le Centre Médical d’Arrondissement de Laindé : Un Hôpital à Deux Vitesses ?

0
32

 

Le Centre Médical d’Arrondissement (CMA) de Laindé, situé dans la ville de Garoua, représente un point d’accès crucial aux soins de santé pour les habitants de l’arrondissement et des villages environnants. Mais malgré son rôle vital, cet hôpital fait face à des défis majeurs, soulevant des inquiétudes quant à sa capacité à répondre efficacement aux besoins de la population. Le manque d’un bloc opératoire fonctionnel, malgré la présence de prestations de santé significatives, crée un fossé entre les services offerts et les besoins réels de la population.

Le CMA de Laindé dispose d’une équipe médicale dévouée et d’une infrastructure relativement bien équipée. Des consultations externes, des soins de maternité, des services de vaccination, une pharmacie bien achalandée et un plateau technique pour des examens de base sont disponibles. Mais l’absence d’un bloc opératoire fonctionnel pour des chirurgies simples représente un obstacle majeur. Cette situation contraint les patients à se rendre dans d’autres hôpitaux de la ville, augmentant considérablement les coûts de transport et les risques de complications.

L’absence du bloc opératoire, un manque criant

Le manque d’un bloc opératoire au CMA de Laindé est une réalité qui pèse lourdement sur la population. Des interventions chirurgicales simples, comme l’excision de kystes, les interventions mineures sur les membres, la réparation de fractures et surtout les césariennes en cas d’urgence, doivent être réalisées dans d’autres hôpitaux de Garoua, souvent surpeuplés et avec des délais d’attente importants. Ce manque de capacité chirurgicale engendre un cycle d’inconvénients. Ainsi, les patients doivent payer le transport, souvent coûteux, pour se rendre à l’hôpital regional de Garoua. Pour les populations les plus démunies, cette dépense peut constituer un obstacle majeur à l’accès aux soins. Un problème qui se rallonge avec le temps de transport et l’attente dans d’autres hôpitaux qui augmentent les risques de complications pour les patients. Ces derniers doivent attendre des semaines, voire des mois, pour obtenir un rendez-vous pour une intervention chirurgicale simple. L’absence de bloc opératoire au CMA de Laindé contribue à la surcharge de l’hôpital régional de Garoua, augmentant les délais d’attente et les risques d’infection. Une situation qui freine les fréquentations au centre. L’absence de ce service essentiel diminue l’attractivité du CMA de Laindé pour les patients et les médecins, réduisant ainsi l’accès aux services de santé de base pour la population de Laindé.

 L’impact sur la Prise en charge optimale des Patients

L’absence d’un bloc opératoire au CMA de Laindé a un impact direct sur la prise en charge des patients. Le manque de capacité chirurgicale met en danger la vie des femmes enceintes qui nécessitent une césarienne en urgence. Le temps de transport peut être fatal, et l’attente dans d’autres hôpitaux complique la situation et augmente le risque de complications pour la mère et l’enfant. Des fractures, des infections nécessitant un drainage ou des interventions mineures sur les membres, doivent être prises en charge dans d’autres hôpitaux,  augmentant les risques de complications, de retard dans le traitement et de coûts de transport importants. L’absence d’un bloc opératoire au CMA de Laindé signifie également un manque de ressources cruciales pour les interventions chirurgicales, comme les instruments chirurgicaux, les médicaments spécifiques et les équipements nécessaires. L’absence de bloc opératoire au CMA de Laindé décourage les patients à se rendre à l’hôpital pour des besoins urgents. Cela signifie que des pathologies graves peuvent être négligées, menant à des complications plus sévères et à des traitements plus coûteux par la suite.

Un plaidoyer pour renforcer le dispositif médical du centre

L’absence d’un bloc opératoire au CMA de Laindé est un problème qui nécessite des solutions urgentes. Il est temps de passer des paroles aux actes et de soutenir les efforts pour améliorer l’accès aux soins de santé pour la population de Laindé. Le gouvernement, les partenaires au développement et les organisations humanitaires doivent investir dans la construction d’un bloc opératoire au CMA de Laindé. Cet investissement permettra d’améliorer la qualité des soins, de réduire les coûts de transport pour les patients et de sauver des vies. La formation des professionnels de santé pour la pratique chirurgicale au CMA de Laindé est essentielle. Des programmes de formation et de recyclage doivent être mis en place pour répondre aux besoins croissants de la population. La sensibilisation du public, des autorités et des élites locales sur l’importance de la construction d’un bloc opératoire au CMA de Laindé est crucial. Des initiatives de plaidoyer auprès des décideurs doivent être mises en place pour garantir l’obtention des fonds nécessaires pour la réalisation de ce projet.

L’impact social, un hôpital au service de la population

L’absence d’un bloc opératoire au CMA de Laindé a un impact social important sur la population. Les familles sont confrontées à des coûts de transport exorbitants, les patients risquent des complications, et les hôpitaux de référence sont surchargés. L’accès aux soins de santé est un droit fondamental, et il est crucial de garantir que tous les citoyens, quelle que soit leur situation géographique ou financière, puissent bénéficier d’un service de santé de qualité.  La construction d’un bloc opératoire au CMA de Laindé est un investissement indispensable pour améliorer la qualité des soins et réduire les inégalités d’accès aux soins de santé. Les autorités locales, les partenaires au développement, les élites locales et la population doivent s’unir pour soutenir ce projet vital. La réalisation de cet objectif contribuera à garantir un avenir plus lumineux pour le CMA de Laindé, permettant à cet hôpital de devenir un véritable centre de soins de qualité au service de la population de Garoua et de ses environs.

Marcus DARE

lire aussi : Innovation à l’Hôpital Général de Yaoundé : La cholangio-pancréatographie rétrograde endoscopique réalisée

Leave a reply