Lutte contre la drépanocytose : CASS de Nkolndongo se dote d’un nouvel outil pour lutter contre l’anémie falciforme
Le Centre Médical Jean Zoa du Centre d’action sociale et sanitaire (CASS) de Nkolndongo, vient de franchir une nouvelle étape dans la lutte contre la drépanocytose. Grâce à un don d’un automate de pointe, l’établissement est désormais en mesure de dépister de manière plus rapide et plus précise cette maladie génétique chez les nouveau-nés.
Cette acquisition, fruit d’un partenariat avec le Groupe d’étude de la drépanocytose du Cameroun (GEDREPACAM), permettra d’améliorer considérablement la prise en charge des enfants drépanocytaires. En effet, le diagnostic précoce est essentiel pour prévenir les complications graves liées à cette maladie et offrir aux jeunes patients les meilleurs soins possibles. « Grâce à cet automate, nous pouvons désormais confirmer les diagnostics de drépanocytose sur place, en une journée seulement », explique le directeur du Centre Médical Jean Zoa. « Cela nous permet d’éviter d’envoyer les parents et leurs enfants dans d’autres établissements et de leur apporter une réponse rapide et adaptée ».
Le Centre médical Jean Zoa, qui accueille chaque année près de 4000 accouchements, est particulièrement bien équipé pour mener à bien cette mission de dépistage néonatal. Le personnel médical est formé et expérimenté, et les infrastructures sont adaptées à un flux important de patients. « Nous sommes fiers d’être à la pointe de la lutte contre la drépanocytose au Cameroun », souligne le directeur. « Cet outil va nous permettre de sauver des vies et d’améliorer la qualité de vie de nombreux enfants ».
Selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en conformité avec la prévalence nationale, 4000 enfants naissent drépanocytaires chaque année au Cameroun. Au Cameroun, toutes les tranches d’âge sont touchées et les jeunes de 10 à 29 ans représentent 89,2 % des malades. Selon le Dr Guillaume Wamba, pédiatre et président du Groupe d’étude de la drépanocytose du Cameroun GEDREPACAM, le lecteur d’électrophorèse Gazelle est un outil révolutionnaire conçu pour apporter des tests précis au plus proche du terrain. Il est parfait pour fournir des services de diagnostic essentiels dans des endroits reculés et difficiles. Gazelle n’est pas seulement un appareil de diagnostic ; c’est une solution conçue en tenant compte des besoins des soignants. Les cartouches Gazelle Variant consistent en une version miniaturisée du test de référence connu sous le nom d’électrophorèse sur acétate de cellulose. Il identifie rapidement, facilement et à moindre coût les troubles de l’hémoglobine. Un diagnostic précoce avec Gazelle pourrait prévenir des dizaines de milliers de décès d’enfants drépanocytaires chaque année. Le test nécessite une formation minimale, et les résultats sont affichés en 8 minutes seulement, y compris les pourcentages d’hémoglobine par type. Ces résultats peuvent être stockés localement ou transmis au cloud pour le suivi des patients et des maladies. Ce projet est le résultat d’une collaboration étroite entre le ministère de la Santé, le GEDREPACAM et le Centre Médical Jean Zoa. Cette dynamique partenariale est essentielle pour faire avancer la recherche et les soins dans le domaine de la drépanocytose au Cameroun.
Elvis Serge NSAA
« Le Centre médical Jean Zoa du Centre d’action sociale et sanitaire (CASS) de Nkolndongo est la première maternité au Cameroun en termes d’accouchement. »
Selon le directeur du Centre Médical Jean Zoa du Centre d’action sociale et sanitaire (CASS) de Nkolndongo, cette formation sanitaire enregistre 4000 accouchements par an.
Monsieur le directeur du Centre médical Jean Zoa du Centre d’action sociale et sanitaire (CASS) de Nkolndongo, est-ce que vous pouvez revenir sur la cérémonie de remise de l’automate au Centre Médical Jean Zoa au CASS de Nkoldongo par le Groupe d’étude de la drépanocytose du Cameroun (GEDREPACAM) ?
C’est une cérémonie de remise d’un automate pour la réalisation des électrophorèses qui peuvent permettre de dépister de façon optimale la drépanocytose chez les enfants. C’est depuis sensiblement 2015, pour être plus précis, que le cas est entré dans le consortium réalisé avec le Groupe d’étude de la drépanocytose du Cameroun (GEDREPACAM), pour la lutte contre la drépanocytose au Cameroun, par le dépistage précoce des enfants et dans le dépistage des nouveau-nés. C’est une initiative qui a été voulue avec l’accord du ministère de la Santé. La cérémonie d’aujourd’hui est regroupée dans les représentants du ministère, les représentants de GEDREPACAM et nécessairement le personnel du CASS, parce que le CASS s’est distingué par sa qualité de dépistage et surtout le nombre. Cette initiative-là a permis qu’aujourd’hui au CASS de prendre en charge les enfants.
Dont la remise de l’automate est un moment important parce que ça va nous permettre d’éviter les pertes de vue. D’habitude, quand on faisait les dépistages, il fallait aller les confirmer ailleurs, particulièrement au Centre Pasteur Cameroun. Avec un automate comme celui-ci, nous pouvons faire les confirmations sur place, ça évite de renvoyer les mamans. À un certain moment, on pouvait les faire, mais ça prenait plus de temps. Mais avec celui-ci, en une journée, en une heure, on est capable d’avoir les résultats et tout de suite d’orienter les enfants et leurs parents pour une prise en charge. Voilà un peu l’essentiel. Et pour ça, nous disons déjà merci au ministère de la Santé qui continue de soutenir les formations sanitaires privées, surtout catholiques. Nous disons Merci à GEDREPACAM et à tous ses partenaires pour les initiatives dans ce combat contre la drépanocytose au Cameroun.
Monsieur le directeur, est-ce qu’avec cet automate, vous ne créniez pas le flux des femmes en gestantes dans votre formation sanitaire ?
Je voudrais dire que c’est une question, elle n’est pas un piège, mais c’est une question à laquelle on se prépare pour ne pas dire des conneries. Les chiffres exacts, je ne les ai pas actuellement, mais il faut savoir que nous faisons sensiblement 4000 accouchements par an, dont on a environ 4050 enfants qui naissent ici. Et pour tous ces enfants-là, il y a un screening qui est fait au niveau des parents, des mamans, pour savoir qui est susceptible d’avoir ou non la drépanocytose. Et lorsque nous avons une forte présomption chez certains enfants, nous faisons les prélèvements et puis nous dépistons. Maintenant, les cas positifs, je ne saurais dire avec précision le nombre, mais chaque fois que les enfants sont retenus, on les conduit en pédiatrie.
Et quels sont les outils médicaux utilisés dans votre hôpital ?
Les outils médicaux utilisés. OK, l’appareil va nous aider justement à confirmer les diagnostics de la drépanocytose parce que c’est l’un des gros soucis. On peut voir des signes cliniques chez les enfants. On peut prédire les enfants d’un couple pouvant avoir la drépanocytose, mais avec un appareil comme celui-ci, nous sommes sur la certitude des diagnostics.
Pourquoi ?
Parce qu’au point de vue clinique, on peut avoir des éléments, mais lorsqu’on a un diagnostic précis, ça aide. Mais maintenant, le projet du Groupe d’étude de la drépanocytose du Cameroun (GEDREPACAM), avec tous ceux qui militent pour cela, vient un an avant de l’activité clinique médicale. Parce qu’il est question de dépister les enfants susceptibles d’avoir la drépanocytose. Et pour ça, quand la prise en charge se fait tôt, on leur évite d’avoir une vie atroce, parce que certains ont leur scolarité qui est perturbée, certains ont une vie familiale qui est compliquée également. Et ça fait que diagnostiquer très tôt, c’est ça l’usage de l’appareil, de permettre que les enfants qui naissent, on puisse les diagnostiquer très tôt. Donc, c’est le dépistage néonatal de la drépanocytose.
Comment peut-on utiliser Cet appareil ?
Je voudrais dire que le CASS, après les accords de 2015 et même de 2021, où le premier projet pilote a été confirmé, le CASS s’était mis dans l’idée d’avoir un automate qui est là, qui fonctionne, mais qui n’est pas au même niveau de performance que celui qui a été offert aujourd’hui. Ça veut dire que le personnel est plus ou moins préparé, parce qu’il y avait déjà une routine à faire ce dépistage et à faire ces confirmations ici, même si ça devait prendre un peu plus de temps que le temps qu’on aura à passer avec cet automate qui nous est offert.
Le personnel, c’est un personnel du laboratoire, ce sont des techniciens de laboratoire, ce sont des ingénieurs de laboratoire qui s’y connaissent, le personnel est préparé à ça, ce n’est pas étranger.
Est-ce que vous ne craignez pas le flux de femmes enceintes ?
Il faut d’abord dire une chose, c’est qu’en termes d’accueil des femmes à l’accouchement, le CASS est la première maternité au Cameroun, parce que le CASS, depuis sensiblement aujourd’hui une dizaine d’années et bien plus, est la première maternité en termes d’accouchement au Cameroun. Cela dit, vous pouvez comprendre que l’accueil d’un afflux massif de personnes ne pose pas de problème. Nous avons des espaces préparés à ça, nous avons un personnel préparé à ça. En cas de nécessité, on peut renforcer ces espaces et ce personnel. Donc il n’y a aucune crainte par rapport à ça. Maintenant, la question qui pourrait se poser est par rapport à la technique, par rapport à tous ces cas-là. Nous ne travaillons pas seuls, nous travaillons avec d’autres structures, il faut le savoir, parce qu’en termes de pédiatrie, nous avons des grandes pédiatries de la ville, donc la fondation Chantal Biya, nous avons la pédiatrie de l’hôpital Gynéco, nous avons la pédiatrie du CHU, l’hôpital général.
Habituellement, quand nous avons des cas à référer, nous touchons des centres agréés. Le but, c’est d’aider au maximum et le maximum de personnes nécessitant le dépistage. Mais il faut que les uns et les autres restent tranquilles en se disant que l’objectif n’est pas à tout prix d’embrigader les gens ici, mais de permettre que les gens soient pris en charge. Et là où nous sentons que les gens peuvent être pris en charge, nous les référons. Aussi simple que ça. Parce que dans le système de santé au Cameroun, c’est le système aussi référence et contre-référence.
Propos recueillis par Elvis Serge NSAA
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