Lutte contre la tuberculose L’hôpital espérance de Djamboutou mène le combat à travers l’unique centre de prise en charge de la tuberculose multi-résistante de la région du Nord.

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La formation sanitaire, malgré les difficultés d’ordre technique ne s’écarte pas de l’objectif : l’administration  des  soins de qualité et de la prise en charge optimale des malades. L’un des exemples les plus probants est celui du fonctionnement du centre de prise en charge de la tuberculose multi-résistante.

 

L’Hôpital Espérance de Djamboutou est une œuvre des unions des églises baptistes du Cameroun qui appartient à l’œuvre médicale du grand Nord. C’est une  formation sanitaire située dans le district de Garoua 1. La plupart d’entre elles  sont plus basées à l’Extrême-Nord. Celle de Garoua est située au quartier Djamboutou. En dehors des offres des soins classiques, l’hôpital espérance de Djamboutou est la seule formation sanitaire de la région du Nord qui a en son sein un centre de prise en charge  de la tuberculose. Le centre a vu le jour en 2017 et aujourd’hui, il a permis de guérir plusieurs malades. Avant l’ouverture du centre, les personnes souffrant de la tuberculose multi-résistante étaient contraintes d’aller se faire soigner à Yaoundé et à Douala. C’est un calvaire que vivaient les malades et leurs familles.

Cette difficulté aura contribué pour beaucoup dans la montée du taux de prévalence de la maladie dans la région. Il faut ajouter à cela aussi l’enregistrement de plusieurs cas de décès. Aujourd’hui,  malgré le seul centre en fonction dans la région, l’hôpital s’illustre positivement envers les pouvoirs publics. La prise en charge des personnes atteintes de la tuberculose ne souffre de rien, du moins pour ce qui est de leur encadrement du point de vue médical. Cette réalité fait savoir que les patients de part toute la région dont leur traitement rencontre des obstacles dus à leurs organismes sont référés à l’hôpital espérance de Djamboutou pour une prise en charge particulière. Généralement, les médecins sont en face d’une tuberculose multi-résistante.

L’existence de l’unique centre de prise en charge de la tuberculose multi-résistante bien qu’il ait réussi à résoudre déjà beaucoup de problèmes dans la région, il en demeure pas moins que l’ouverture d’un second centre viendra à coup sûr répondre aux besoins de la population lorsqu’on sait le calvaire que vivent certains malades habitant les localités excentrées de la ville.

Pour ce souhait, le coordonnateur régional de lutte contre la tuberculose dans le Nord rassure : « le programme national de lutte contre la tuberculose à travers le Ministère de la santé publique est en train de finaliser un projet pour créer d’autres centres de prise en charge dans la région.  Nous espérons que dans un bref délai un deuxième centre sera créé. »

Un large éventail d’offres de soins est disponible dans la formation sanitaire

C’est une formation sanitaire qui n’a rien à envier à d’autres hôpitaux. Il offre des services de la médecine générale, de la chirurgie générale, du service de la pédiatrie, le service de la dentisterie, la kinésithérapie, du service de la maternité. Le plus marquant est le centre de prise en charge de la tuberculose multi-résistante. D’ailleurs, c’est le seul centre dans le Nord qui accueille et prend en charge les patients souffrant de la tuberculose. L’implémentation de ce centre est une marque de confiance du Ministère de la santé publique à l’hôpital espérance de Djamboutou. Sa force se trouve dans ses valeurs. L’humanisation des soins est une évidence et elle sévit dans cet hôpital. Les personnes qui sont passées par là partagent le même témoignage. La prise en charge est faite avec probité et amour. Les frais de prise en charge ne sont pas une exigés pour les premiers soins. « J’ai été victime d’un accident de circulation, j’ai été transporté à l’hôpital espérance de Djamboutou, je n’avais rien en poche, mais le personnel médical s’est occupé de moi ; seulement cet acte d’amour m’a beaucoup soulagé » raconte un conducteur de moto taxi enthousiaste qui promène dans son esprit un souvenir de son passage dans cet hôpital. Comme celui-ci, ils sont nombreux dans la ville. Si pour lui c’était un cas d’accident, pour d’autres, la nature de la prise en charge était autre.

La couverture santé universelle donne du sourire et de la satisfaction aux femmes enceintes et aux mères d’enfant. La prise en charge que ce soit pour les visites prénatales ou le traitement d’enfants souffrant du paludisme n’est confrontée  à aucun laxisme.

Dès à l’accueil, un personnel médical est installé. Les patients sont reçus et orientés selon les cas. L’accueil est le moyen efficace que le Médecin Chef de cette formation sanitaire a mis en place pour mettre en confiance les malades mais aussi pour garder tranquille sur leur psychologie. La douceur caractérise l’hôpital. Cette grande qualité qu’on reconnait à la formation sanitaire ne s’épanouit pas dans un fleuve tranquille. L’hôpital espérance de Djamboutou éprouve des difficultés. Les plus en vues sont la désuétude de ses équipements. Les plateaux techniques demandent à être changés. Et les charges deviennent énormes étant donné que l’hôpital est à but non lucratif. Des subventions dans ce sens viendraient renforcer à coup sûr le matériel technique et offrir des facilités au personnel médical d’améliorer la prise en charge et de garantir aux patients un traitement fiable.

Marcus DARE

 

Réaction

« Le problème que nous rencontrons, c’est de convaincre le malade à pouvoir rester ici pendant 4 mois. »

Dr Honoré Abdoulaye Issa, Médecin Chef à L’Hôpital Esperance de Djamboutou

 

Nous sommes l’unique centre de prise en charge de la tuberculose multi-résistante dans le Nord. C’est une grâce pour nous déjà de manager ces malades. C’est un service unique dans le Nord et qui reçoit  les malades venant des 4 coins de la région. Lorsque le diagnostic est posé, on les réfère chez nous. Nous recevons les médicaments qui viennent directement du bureau central de Yaoundé. Ces médicaments viennent avec les noms des malades. Dès qu’on a un cas diagnostiqué, Yaoundé est alerté, le paquet du malade est fait et il est expédié. Entre temps, il faut dire que nous avons un stock de secours : lorsque les produits du gouvernement n’arrivent pas à temps, nous donnons aux malades le stock que nous avons. Quand le malade arrive, on lui fait un bilan qui précède la mise sur traitement car ce n’est pas tous les cas qu’on doit mettre automatiquement sous traitement. Les produits contre la tuberculose sont des produits très toxiques, pour éviter tout incident, nous faisons un bilan de santé aux patients pour déceler s’ils ont un problème rénale, cardiaque ou de diabète ; il faut protéger ces organes nobles car les médicaments ont des effets directs sur eux. Cela nous permet aussi de savoir si on doit directement mettre le malade sous traitement ou pas. Dans d’autres circonstances, nous collaborons avec des spécialistes  à l’instar des pneumologues, des cardiologues… Le problème que nous rencontrons, c’est de convaincre le malade à pouvoir rester ici pendant 4 mois. Autre difficulté avec la prise en charge, il n’y a pas de garantie automatique que le malade sera guéri. Pour ce qui est de la prise en charge, en première ligne, nous préfinançons toutes ces charges et le gouvernement vient nous restituer notre préfinancement. Et ce n’est pas toutes lignes qui sont prises en charge. Si le patient avait une autre pathologie sous-jacente, en ce moment, l’Etat ne va pas le considérer comme bénéficiaire de la ligne.

Propos recueillis par Marcus Dare

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