Renforcement du système de santé du Cameroun L’évaluation du système national des soins d’urgence est lancée

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Le lancement de l’évaluation du système national des soins d’urgence a eu lieu le lundi 22 juillet 2024, au Suita Hôtel de Yaoundé. Le secrétaire général, le Pr Louis Richard NJOCK du ministère de la Santé publique, a présidé cette cérémonie, qui représente une étape essentielle dans l’amélioration de la qualité des soins, une priorité pour le Cameroun.

La réaffirmation de l’engagement du gouvernement à investir dans la santé publique vise à assurer des services de qualité à tous les Nationaux. En outre, l’examen du Système national des soins d’urgence constitue une opportunité cruciale pour renforcer le système de santé au Cameroun et garantir des soins d’urgence rapides, accessibles et de haute qualité pour tous les citoyens. Il est crucial d’avoir  une mobilisation collective afin de réussir cette transformation.

 

La crise de la COVID-19 a révélé la faiblesse des systèmes de santé, même les plus avancés. Il est essentiel pour chaque État de consolider ses infrastructures de santé afin de mieux faire face aux crises à venir. Le gouvernement camerounais, sous la direction du Président Paul Biya, entreprend une réforme ambitieuse de son système de santé. C’est ainsi que ce 22 juillet 2024, à Yaoundé, le secrétaire général du ministère de la Santé publique, le Pr Louis Richard Njock, au nom du ministre de la santé publique, a présidé la cérémonie officielle de lancement de l’évaluation du système national des soins d’urgence, en présence du représentant de l’Organisation mondiale de la santé au Cameroun et de la représentante pays adjointe de l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA).

Selon le Pr Louis Richard Njock, cette initiative représente une étape essentielle dans l’amélioration de la qualité des soins, une priorité pour le Cameroun. Le système de soins d’urgence joue un rôle essentiel dans toute structure de santé, assurant des interventions rapides et performantes afin de préserver des vies. « L’objectif de cette évaluation est de dresser un bilan global, d’évaluer les avancées accomplies et de développer un plan national pour le développement des services d’urgence médicaux et chirurgicaux ». Cela impliquera de recueillir des informations dans les dix régions du pays, puis d’effectuer une analyse approfondie afin de déterminer les priorités et les recommandations stratégiques. « Il est nécessaire de prendre en compte les lacunes actuelles en termes d’accessibilité, de qualité des infrastructures et de formation du personnel médical, ainsi que l’optimisation des ressources et la coordination et la régulation afin d’assurer des soins rapides et adaptés », a déclaré le Secrétaire général du ministère de la Santé publique.

En 2017, une évaluation nationale réalisée en utilisant l’outil OMS ECSA (Assesment du Système de Soins d’Urgence) avait souligné les difficultés du système de soins d’urgence et formulé des recommandations visant à harmoniser les pratiques avec les normes internationales. L’implémentation des Soins obstétricaux et néonataux d’urgence au Centre d’animation sociale et sanitaire de Yaoundé (Cameroun) en 2022 (HEALTH SCIENCES AND DISEASE) : Cette étude examine la mise en œuvre des soins obstétricaux et néonataux d’urgence dans un centre de santé au Cameroun.

Elle montre que l’implantation de ces soins a permis de réduire la mortalité maternelle et néonatale. « L’évaluation prévue des systèmes d’urgences médicales, chirurgicales, médicales ici au Cameroun est une évaluation qui va nous donner l’analyse situationnelle sur les capacités des services d’urgence médicale à pouvoir prendre en charge les situations d’urgence », explique Tania Bissouma-Ledjou, Health planning advisor à l’OMS.

D’après la Health planning advisor à l’OMS, cette analyse situationnelle devrait pouvoir permettre de voir où est-ce qu’il y a nécessité de renforcer les capacités en terme de ressources humaines. Leur capacité à travers la formation, les infrastructures si elles sont disponibles. « Il faut les intrants parce que, lorsque vous faites une prise en charge d’un patient, par exemple, qui a un AVC, un accident vasculaire cérébral, il y a besoin d’avoir des médicaments également. » Tous ces aspects seront évalués et on pourrait avoir une bonne situation des capacités du service d’urgence médicale. Et enfin, élever les capacités de ces services pour pouvoir répondre bien sûr aux besoins des patients qui nécessitent des interventions pour les prendre en charge », explique Tania Bissouma-Ledjou.

Améliorer l’accueil et la prise en charge dans les services d’accueil des urgences (SAU) des hôpitaux (Ministère de la Santé Publique) : Ce document propose des recommandations pour améliorer l’accueil et la prise en charge des patients dans les services d’urgence des hôpitaux au Cameroun. Étiologies des décès dans les services d’urgences et de réanimation dans deux hôpitaux de la ville de Yaoundé (HEALTH SCIENCES AND DISEASE) : Cette étude examine les causes de décès dans les services d’urgence et de réanimation de deux hôpitaux à Yaoundé. Elle montre que les principales causes de décès sont les anémies sévères et les accidents vasculaires cérébraux. Il y a la création du SAMU (Service d’aide médicale urgente) en 2004 pour améliorer la prise en charge des urgences. Mise en place du CURY (Centre d’urgence régional universitaire) en 2014 pour renforcer la gestion des urgences hospitalières et préhospitalières.

Existence de formations en médecine d’urgence pour les professionnels de santé. Implication des ONG et des acteurs privés dans la prise en charge des urgences. Comme faiblesse, nous avons une insuffisance d’infrastructures et d’équipements dédiés aux urgences, le manque de personnel qualifié en médecine d’urgence, les difficultés d’accès aux soins d’urgence, surtout en zones rurales, le coût élevé des soins d’urgence et la coordination insuffisante entre les différents acteurs du système. Comme défis, il faut mobiliser des ressources financières adéquates pour améliorer le système d’urgences.

Former davantage de personnel en médecine d’urgence, décentraliser la prise en charge des urgences, améliorer la coordination entre les différents acteurs du système. Sensibiliser les populations à l’importance de la prise en charge rapide des urgences. Comme perspective, il adoptera une politique nationale de soins d’urgence, mettra en place un système de référence-contre-référence efficace, développement des télésantés pour améliorer l’accès aux soins d’urgence en zones rurales et l’implication des communautés dans la gestion des urgences. Le système de soins d’urgence au Cameroun a connu des progrès ces dernières années, mais il reste encore beaucoup à faire pour garantir un accès universel à des soins de qualité en cas d’urgence.

Elvis Serge NSAA

 

« Une plus-value pour les populations »

Dr Tania Bissouma-Ledjou, Coordinatrice de l’unité chargée des politiques et systèmes de santé au bureau de l’OMS au Cameroun.

Lorsque vous êtes un accidenté de la route, de quoi avez-vous besoin ? C’est d’être pris en charge tout de suite. Si vous avez besoin de pouvoir réparer une fracture qui a été faite. Si vous avez eu une hémorragie interne, si vous avez eu toute autre situation qui nécessite d’être pris en charge en situation d’urgence. Il n’est pas important que nous sachions que ces services d’urgences ont besoin d’être capacités, et plus infiniment, de répondre aux besoins des populations. Pour la couverture santé universelle, comme vous le savez. Si nous reprenons cette définition, c’est que tout patient ou tout individu où qu’il soit ait accès à des services de qualité au moment où il en a besoin. Et les services d’urgence, lorsque vous êtes un accidenté de la route, reprenons cet exemple, c’est d’avoir au moins accès à un service qui sera capable de pouvoir répondre à vos besoins. Il faut que les services d’urgences médicales fassent partie des services intégrés vers la progression pour la couverture sanitaire universelle.

Propos retranscrits par Audray NDENGUE Stg

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