Hôpital régional de Bamenda Factures impayées et personnel fantômes affectent la structure

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L’hôpital régional de Bamenda fait face à une accumulation croissante de factures impayées, atteignant 46 millions en 2023 et 12 millions au premier trimestre 2024. Cette situation, aggravée par l’absentéisme du personnel détaché et le refus de prendre des gardes de nuit, entrave sérieusement l’offre de soins. C’est ce qu’affirme le directeur de l’hôpital, le Dr Denis Nsame Nforniwe, dans une interview accordée à Health News, dans laquelle il lance un appel aux autorités.

 

La crise anglophone qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun depuis près de 8 ans a entraîné de nombreux changements, notamment des pertes en vies humaines, en infrastructures, en éducation, en économie, en système de santé, etc.

Des rapports ont révélé que plusieurs hôpitaux ont été détruits ou fermés, tandis que des prestataires de soins de santé ont été tués, déplacés, harcelés ou menacés. L’un de ces hôpitaux victimes, est l’hôpital régional de Bamenda. En raison du déplacement de la population et du personnel de santé déserteur, l’hôpital a maintenant une dette de 12 millions de FCFA à régler, juste pour le premier trimestre de 2024. Elle vient s’ajouter à celle de 2023, résumée à 46 millions de FCFA, qui représente des factures impayées des malades.

Dans une interview exclusive accordée à Health News le 9 juillet, le directeur général de cet hôpital a indiqué que

L’hôpital est confronté à une grave crise liée à la pénurie de personnel de santé, tant sur le plan quantitative que sur le plan qualitatif. L’hôpital a besoin de 120 personnes supplémentaires, qu’il s’agisse de spécialistes, de médecins généralistes, d’infirmières ou de techniciens de laboratoire. La crise anglophone a poussé de nombreux personnels à fuir la région, tandis que ceux qui sont présents sont obligés de travailler dans des conditions précaires. Ils sont constamment confrontés à des défis tels que l’enlèvement, le harcèlement, les messages menaçants, le travail en présence d’hommes armés, les effets des villes fantômes comme le fait de passer plus de jours et de nuits à l’hôpital et de parcourir de longues distances pour travailler. Cette situation a considérablement entravé la prestation de soins de santé dans cet hôpital, tandis que les patients évitent désormais les hôpitaux et ne respectent pas les rendez-vous à cause de la peur, des villes fantômes et des barrages routiers.

Malgré ces défis, l’hôpital a assuré son bon fonctionnement et le maintien de son titre de l’un des meilleurs hôpitaux de la région. Cela se fait par l’encouragement du personnel et le respect du principe humanitaire.

Créé en 1956, l’hôpital dispose d’une capacité de 400 lits et d’un effectif de 565 personnes. Il enregistre en moyenne 5000 nouvelles consultations par mois. En ce qui concerne ses départements et services, l’hôpital dispose actuellement d’un département d’obstétrique et de gynécologie qui compte 3 gynécologues et réalise près de 250 à 300 accouchements par mois. Il y a un service de chirurgie avec 4 salles d’opération principales et 12 chirurgiens. L’hôpital enregistre 150 à 200 chirurgies majeures et 400 à 500 chirurgies mineures par mois. Le département de médecine interne compte deux cardiologues, un néphrologue, un neurologue, un gastro-entérologue et un dermatologue itinérant. Il admet en moyenne 1400 patients par mois. Il compte 2 pédiatres et plus de 20 000 doses de vaccins pour le bien-être des nourrissons.  Il est également en train de construire un centre d’urgence modern, un projet parrainé par l’Assemblée régionale du Nord-Ouest.

 

Le Dr Dennis Nsame, qui est à la tête de cet hôpital depuis 2019, apprécie les efforts de son personnel et de sa hiérarchie en vue de la durabilité de l’hôpital, malgré les défis. Stout, il implore de l’aide, afin de pérenniser le fonctionnement de l’hôpital.

Ingrid Kengne

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