Financement : Sous-investissement chronique maintient la charge de la tuberculose élevée

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Selon le Plan stratégique national de lutte contre la tuberculose, le déficit de financement du Programme stratégique national entre 2024 et 2026 s’élève à 48 459 527 millions de FCFA, soit 60 % du budget. Le niveau central (LNR) est confronté à de sérieuses insuffisances de ressources bu dgétaires et humaines, entravant son efficacité.

De plus, l’approvisionnement ne concorde pas toujours avec la réquisition, exposant le laboratoire de référence à des ruptures de stock. Ces ruptures allongent le délai de rendu des résultats de la culture et de l’antibiogramme. De plus, il n’y a aucun programme de contrôle qualité des tests moléculaires au sein du réseau de laboratoires. La communication entre le PNLT et le LNR ne se fait pas de façon régulière pour la coordination des activités du laboratoire.

La tuberculose demeure un problème majeur de santé publique au Cameroun, avec un taux d’incidence estimé par l’OMS à 194 pour 100 000 habitants et un taux de mortalité de 55 pour 100 000 habitants. Malgré l’insuffisance de financements, le Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT) s’est aligné sur les directives de la stratégie « Mettre fin à la tuberculose ». Les financements extérieurs représentent 34 %, avec plus de 85 % des activités principales du PNLT financées par le Fonds mondial.

Le sous-financement des programmes de lutte contre la tuberculose a un impact important sur la détection de la maladie. Sur les 2,5 millions de cas de tuberculose estimés en 2020 en Afrique, seuls 1,4 million ont été détectés et mis sous traitement. En moyenne, 56 % des cas ont été détectés et inscrits sous traitement entre 2015 et 2020. En 2022, le PNLT a notifié 25 286 cas de tuberculose toutes formes confondues avec 5,3 % des cas de tuberculose chez les enfants et 174 cas de tuberculose multirésistante. La co-infection tuberculose-VIH en baisse par rapport à 2021 est de l’ordre de 18 %, avec 98 % des patients co-infectés mis sous antirétroviraux.

La directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique a souligné l’importance d’agir contre le sous-investissement chronique qui maintient la charge de la tuberculose à un niveau élevé, laissant un grand nombre de cas non détectés et nuisant à la prévention et au traitement. En 2021, environ 187 000 personnes sont mortes d’une tuberculose associée au VIH. La Région africaine de l’OMS est la plus touchée, avec 17 des 30 pays à forte charge de tuberculose dans le monde.

La lutte contre la tuberculose nécessite des investissements plus importants pour détecter et traiter efficacement la maladie, sauver des vies et mettre un terme aux souffrances.

Par Elvis Serge NSAA

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