Hôpital de District de Bangourain Un établissement au bord de la rupture face à l’afflux de patients
Situé à 35 km de Foumban dans la région de l’Ouest du Cameroun, l’hôpital de district de Bangourain tire la sonnette d’alarme. Sous-équipé et en manque de personnel, il peine à répondre aux besoins croissants des 250 patients qu’il accueille chaque mois. Un cri d’alarme lancé par le personnel pour alerter les autorités et mobiliser le soutien de la population.
Situé dans une région reculée du Cameroun, cet hôpital accueille chaque mois 250 nouveaux patients, un nombre en constante augmentation du à un appui de la coopération allemande qui a doté l’ hopital d’un kit complet d’électrification par énergie solaire. Ledit projet qui se veut novateur a été mis sur pied dans le cadre de la phase 2 du Programme de développement économique et social des villes secondaires exposées à des facteurs d’instabilité (Prodesv II). Ce projet est financé à hauteur de 5,6 milliards de FCFA par la KfW, le bras financier de l’aide allemande. Il est en cours de déploiement depuis janvier 2021 dans plusieurs communes, dont Bangourain, Nkong-Zem, Babadjou et Galim dans la région de l’Ouest, ainsi que Mbanga, Dibombari, Nkongsamba 1er et Melong dans la région du Littoral. Ces zones accueillent des déplacés internes qui ont fui les régions en crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Aujourd’hui, l’hôpital de Bangourain qui a bénéficié de ce projet peut se satisfaire de l’augmentation de sa fréquentation. Sauf qu’à date, le centre hospitalier a du mal à gérer le taux de patients qui arrivent à cela, s’ajoutent d’autres nombreux défis. Le personnel est insuffisant et peu qualifié. Un seul infirmier supérieur et deux médecins généralistes permanents doivent assurer la prise en charge des malades, avec l’aide de personnel communautaire dont les compétences sont parfois limitées. Eddy Enonguene, le surveillant général de l’hôpital, rapporte que :
« L’hôpital manque également cruellement de matériel médical. Il n’y a pas de bloc opératoire digne de ce nom, les appareils d’examen sont souvent hors d’usage et même les fournitures de base font défaut. »
Il rajoute que : « Les infrastructures sont également vétustes et inadaptées. L’hôpital ne dispose pas d’eau courante et les coupures d’électricité sont fréquentes, plongeant les malades dans le noir et obligeant le personnel à recourir à des groupes électrogènes, source de dépenses supplémentaires. »
Un quotidien difficile pour les patients
Dans ces conditions, les patients vivent un véritable calvaire. Ils doivent parfois attendre des heures, voire des jours, avant d’être consultés et ne reçoivent pas toujours les soins adéquats.
La situation est particulièrement difficile pour les femmes enceintes et les nouveau-nés, qui ont besoin de soins spécifiques souvent indisponibles à l’hôpital.
Un appel à l’aide
Le personnel de l’hôpital est débordé et démoralisé. Ils font tout leur possible pour soulager la souffrance des patients, mais ils se sentent impuissants face à l’ampleur des besoins.
Ils lancent un appel à l’aide aux autorités et aux organisations humanitaires pour obtenir les ressources nécessaires pour offrir des soins dignes aux patients.
Cet hôpital est un exemple frappant des défis auxquels le système de santé camerounais est confronté. Le manque de moyens et d’infrastructures est criant, et les patients en sont les premières victimes.
Il est urgent que les autorités prennent des mesures concrètes pour améliorer la situation de cet hôpital et des autres établissements de santé du pays. L’avenir de la santé des Camerounais en dépend.
Mireille Siapje
Réaction
« Dans le cadre de sa coopération avec l’Allemagne, la commune de Bangourain connait une avancée notable, en particulier grâce à l’extension du réseau électrique alimenté par l’énergie solaire. »
Comme vous l’avez peut-être remarqué, nous sommes actuellement à l’hôpital de district de Bangoula. Grâce à la coopération avec l’Allemagne, notre commune a réalisé de nombreux progrès. Nous avons notamment étendu notre réseau électrique en utilisant l’énergie solaire. Cette initiative a eu un impact très positif sur la communauté et les patients de Bangourain. Nous pouvons désormais effectuer des échographies, réaliser des opérations et assurer le bon fonctionnement de l’éclairage, des vaccins, etc. Cela garantit une meilleure protection pour tous. Je tiens donc à exprimer ma gratitude envers la coopération allemande, en particulier le FEICOM, pour leur soutien dans ce projet. Cette coopération a également été bénéfique dans d’autres domaines d’activité, mais je me concentrerai pour l’instant sur l’hôpital de district de Bangoula.
Le projet a coûté près de 7 000 000 FCFA et a été réalisé en moins d’un mois grâce aux fonds disponibles. Tous les prestataires et le directeur de l’hôpital sont satisfaits de cette réalisation. Nous sommes très heureux de pouvoir utiliser cette source d’énergie ininterrompue, car l’électricité est très rare dans notre ville en raison des coupures fréquentes d’ENEo. Cependant, à l’hôpital, nous n’avons plus jamais connu de coupures grâce à l’énergie solaire. Tant que le soleil brille, nous disposons de l’énergie nécessaire pour assurer le bon fonctionnement de l’hôpital. Cet appui de la coopération allemande a permis d’augmenter la fréquentation de l’hôpital qui aujourd’hui a besoin d’être accompagné pour d’autres aspects
Propos recueillis par Mireille Siapje