Interview : « 23608 nouvelles consultations, 1155 accouchements, 460 césariennes enregistrés en 2023 »

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Dr Alphonse Bayiha, le Directeur de l’hôpital de District de Bonassama apporte des précisions sur l’état de la formation sanitaire

Que représente cette distinction pour votre structure ?

C’est la reconnaissance d’un travail acharné mené acharné depuis plus de 3 ans, qui procure joie et satisfaction des sacrifices consentis pour améliorer le cadre de travail et la prise en charge des patients tout en garantissant leur sécurité par rapport aux infections hospitalières

Pouvez-vous faire la présentation de votre FOSA sur le plan infrastructurel, les RH et son fonctionnement ?

La formation sanitaire de Bonassama était à l’origine un dispensaire – Maternité qui a été érigé en Hôpital par l’arrêté Ministériel N°026/A/MSP/SG/DSG du 27 Août 1995. Il est situé dans l’aire de santé de Bonassama dans le District de santé du même nom. Il a une superficie de 1,5ha contenant onze blocs dans une clôture.

Au fil des années la structure a vu son personnel augmenter considérablement et malgré le passage de 9 blocs à sa création à 11 blocs, le problème d’espace a commencé à sérieusement se poser. Ceci sans compter que la structure est de plus en plus vétuste. L’hôpital pose tout d’abord le problème de l’étroitesse des locaux d’où l’insuffisance de bureaux pour le personnel devenu de plus en plus spécialisé, et la capacité d’accueil devenue plus faible avec l’augmentation de la population. En plus de ces 11 blocs la structure possède en son sein un incinérateur de dernière génération.

Au sujet des ressources humaines, elles sont composées de 2 catégories de personnel. Le personnel affecté par l’Etat comprenant les agents fonctionnaires, contractuels et décisionnaires. Puis le personnel temporaire ou d’appui recruté par les structures de dialogue (la communauté). Les ressources humaines de la formation sanitaire sont de qualité pour un hôpital de 4ème catégorie. Il possède 12 Médecins généralistes, 18 médecins spécialistes (4 Chirurgiens traumatologues orthopédistes, 1 Chirurgien cancérologue, 1 chirurgien général, 3 gynécologues, 1 néphrologue, 1 rhumatologue, 1 endocrinologue, 1 urologue, 1 cardiologue, 1 pédiatre, 1 oncologue pédiatrique, 1 médecin biologiste, 1 médecin ORL), 3 chirurgiens-dentistes, 4 pharmaciennes, 53 Infirmiers, 36 Aides-soignants, 20 techniciens de laboratoire

Cette structure a un fonctionnement bien établi par le biais des organes de gestion. Le tout premier est le Comité de Gestion de l’hôpital ayant à sa tête le Conseil Régional. C’est l’organe décisionnel de l’HDB. Le COGEH siège chaque trimestre. Puis le Comité de Direction. C’est l’organe exécutif de l’HDB. Il applique les résolutions prises par le COGEH, planifie et suit les activités dans l’Hôpital. Le Comité de Direction élargi qui coordonne les activités des services et se tient chaque mois. Le Comité de lutte contre la corruption chargé de lutter contre la corruption, il se réunit chaque mois et s’occupe des sujets de gouvernance. Le Comité de discipline qui veille à la discipline et au respect du règlement intérieur au sein de l’HDB. Le Comité d’hygiène et PCI qui a pour rôle d’élaborer des stratégies de lutte contre les infections nosocomiales à l’hôpital et contre l’insalubrité dans l’aire de Bonassama. Il se réunit chaque mois, pour ne citer que ceux-là.

Quels sont les services disponibles ?

L’hôpital de District de Bonassama offre les services suivants : les services de médecine interne : accueil orientation et urgences médicales, cardiologie, endocrinologie, néphrologie, rhumatologie et kinésithérapie, oncologie et soins palliatifs, unité de traitement du choléra.

Les services mères-enfants : gynécologie obstétrique et maternité, planning familial, pédiatrie, néonatologie et kangourou.

Les services de chirurgie et les disciplines d’affinités : urgences chirurgicales, orthopédie traumatologie, chirurgie viscérale, urologie, chirurgie cancérologique, bloc opératoire, anesthésiologie, ORL, odontostomatologie.

Les services rattachés : laboratoire, radiologie, Unité de Prise en Charge (UPEC), Unités de Médecine Conventionnelle et des Soins (UMCS), sécurité et restauration.

Qu’en est-il de la fréquentation ?

La fréquentation de l’Hôpital peut s’observer par des indicateurs tels que les nouvelles consultations et le nombre d’accouchements. Au cours de l’année 2023 on a enregistré 23608 nouvelles consultations, 1155 accouchements, 460 césariennes. Ces chiffres ont été altérés par les mois de Septembre, Octobre, et Novembre où on a pu observer une baisse de l’affluence comme à la plupart des années à cette période.

Quelles sont les pathologies les plus rencontrées ?

Les pathologies les plus rencontrées à l’HDB sont : les traumatismes, le paludisme, les maladies de la petite enfance, le diabète, l’hypertension artérielle et les maladies cardiovasculaires, les pneumonies, les maladies rénales et prostatiques, le Cancer, le Choléra et les pathologies rhumatologiques.

Comment gérez-vous les urgences vitales ?

L’Hôpital prend en charge gratuitement tous les cas d’urgence vitale. Quand l’urgence est levée, la famille du patient vient régulariser le paiement des factures. Si elle est dans l’impossibilité de le faire, elle sera dirigée vers le service des affaires sociales qui va mettre en place un moyen de recouvrement, et si même à ce niveau le service ne trouve pas de solution, l’hôpital encaisse la perte.

Quel est votre pôle d’excellence ?

L’orthopédie traumatologique car l’hôpital dispose de 4 chirurgiens orthopédiques avec des spécialités telles que la chirurgie prothétique, la chirurgie de la main, l’orthopédie pédiatrique, et la médecine du sport. Puis l’hygiène, assainissement et la PCI (Prévention et Contrôle des Infections). L’hôpital a d’ailleurs été classé 1er, trois années consécutives au niveau régional.

Quel bilan faites-vous pour l’année 2023 ?

C’est une année de consécration après 3 années de dur labeur. Car l’hôpital a été gratifié du prix du meilleur hôpital de district du pays. Ça a été une année dont le bilan peut être jugé positif en termes de performances. Ceci en comparaison avec l’année précédente où nous avons subi de plein fouet l’épidémie de choléra.

Qu’envisagez-vous pour rester leader en 2024 ?

Nous n’allons pas révéler ici notre secret à la concurrence, mais préserver les acquis, entre autre il nous faudra rehausser la qualité des soins et l’accueil des patients, appliquer les protocoles de prise en charge institués par le MINSANTE, assurer l’implémentation de la CSU dans la FOSA, maintenir le niveau d’hygiène et la PCI, tout en souhaitant que le Ministère de tutelle nous affecte plus de personnel paramédical.

Propos recueillis par Murielle ESSON

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